Entre gravure, céramique, sculpture, photographie, peinture et autres techniques mixtes, l’exposition, commissionnée par Mohamed Samir Turki avec l’aide de l’artiste Amel Bouslama, exprime leurs différentes approches et leurs univers singuliers.
Un nouveau lieu d’art a rejoint le paysage culturel tunisien, il s’agit de l’Espace Art et Culture Hédi-Turki, qui a vu le jour à l’initiative des enfants de l’artiste plasticien feu Hédi Turki. Situé à Cité Mahrajène à Tunis (sis 50, av. Charles), il a été inauguré le 14 mai 2022 à l’occasion du centième anniversaire du peintre avec une rétrospective réunissant une quarantaine de ses œuvres appartenant à sa famille.
Toujours dans le cadre des festivités liées au centenaire du peintre, l’espace abrite, depuis le 3 juin, une exposition de groupe intitulée «Passionnément … Femmes», consacrée à un groupe de 12 plasticiennes, aux univers divers, qui rendent hommage à un artiste qui a, souvent, questionné la femme, laquelle était dans son œuvre sujet et prétexte.
Entre gravure, céramique, sculpture, photographie, tissage, peinture et autres techniques mixtes, l’exposition, commissionnée par Mohamed Samir Turki avec l’aide de l’artiste Amel Bouslama, exprime les différentes approches et autres univers singuliers, ceux de Rabaa Skik, Emna Kahouaji, Rachida Amara, Nadia Zouari, Zoubeida Chamari Daghfous, Amel Bouslama, Ilhem Sbaii, Fadoua Trigui Dagdoug, Sarra Ben Attia, Najet Gherissi, Kaouther Titch et Nadia Raïs.
Elles sont présentées comme des «Femmes uniques, au long cheminement, d’une pratique artistique professionnelle, évoluant chacune avec une approche plastique et un champ esthétique qui leur est propre». Et c’est le cas de le dire !
Une occasion de mettre la lumière sur les pratiques artistiques d’artistes femmes de différentes générations. De rencontrer, entre autres, l’œuvre de Rabaa Skik, qui a consacré une grande partie de sa pratique artistique à la représentation de corps humains (essentiellement féminin), en l’observant par le dessin, la peinture et la gravure.
Dans «Passionnément … Femmes», elle propose trois œuvres (1 acrylique sur toile et 2 linigravures), où elle revient sur cette notion du corps (ici fantasmé) et sa représentativité.
L’artiste pluridisciplinaire, Amel Bouslama expose deux photographies, dont un autoportrait en contre-jour fait en 1980, qu’elle n’a jamais exposées. En recourant au procédé du tirage dur, qui, comme elle le note, fait partie des effets spéciaux en photographie argentique, elle a pu mettre en exergue la poésie du corps féminin en mouvement. Un corps «abstraitisé», aux allures d’une sculpture de sucre frêle et délicate, mais qui s’impose avec force et éclat de l’obscurité du fond noir dont elle se détache.
L’authentique Najet Gherissi, dont on reconnaît l’humour et la subtilité des jeux de mots qu’elle transpose avec puissance dans la matière, propose deux sculptures métalliques intitulées «Chair de poule».
La poésie faite de peinture de Emna Kahouaji, le mysticisme encré de Kaouther Titch et d’autres œuvres à découvrir jusqu’au 7 juillet 2022.
A ne pas rater !